• (Extraits)

    Syndicat National de la Presse Marocaine
    Vitesse surréaliste
    Le SNPM a suivi avec stupéfaction le procès des confrères Ahmed Benchemsi et Karim Boukhari (...) pendant lequel la défense des accusés n'a pas pu plaider, et à l'issue duquel un jugement et une sentence ont été prononcés à une vitesse surréaliste, pour ainsi dire sans qu'il y ait eu procès. (...)
    Le Syndicat considère (...) de plus que l'affaire objet de la poursuite ne relève aucunement de la diffamation, qu'il s'agisse du fond ou de la désignation de la personne concernée. (...)
    Le Syndicat exprime sa solidarité avec l'hebdomadaire et demande la révision du jugement de première instance, et l'annulation des peines infligées aux deux confrères. (...)

    Reporters Sans Frontières / IFEX
    Indignation
    Nous sommes indignés par la lourdeur de la peine prononcée à l'encontre des deux journalistes. Les médias marocains poursuivis pour diffamation ne devraient pas avoir à craindre des peines de prison. Cette épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête des journalistes est contraire aux standards internationaux sur la liberté de la presse. De plus, lors du procès, les droits de la défense n'ont pas été respectés (...)

    Fédération Marocaine des éditeurs de Journaux
    Stupéfaction et colère
    Nous avons reçu avec stupéfaction et colère la nouvelle de la condamnation des deux confrères Ahmed Benchemsi et Karim Boukhari (...). Tout citoyen a le droit de poursuivre des journalistes, qui sont des justiciables comme les autres. Mais notre choc est fondé sur trois raisons : l'urgence dans laquelle ce procès s'est tenu, pendant le mois d'août, période de vacances judiciaires ; le fait que l'accusé principal, Ahmed Benchemsi, ait été jugé en son absence (...) ; et le fait que le dossier soit arrivé aux délibérations quasiment par effraction. (...). La Fédération réaffirme son refus des peines de prison pour les journalistes et considère que l'appréciation de la bonne foi doit sous-tendre tout procès en diffamation. (...)

    Association marocaine des Droits de l'Homme
    Forte dénonciation
    L'AMDH dénonce avec force le jugement rendu à l'encontre des journalistes Ahmed Benchemsi et Karim Boukhari (...) à l'issue d'un procès dénué de toutes les conditions et garanties requises pour un procès équitable. Face à ce procès injuste, qui a démontré le manque d'indépendance de la justice, le bureau central de l'AMDH dénonce le jugement (...), se solidarise avec les deux journalistes et, à travers eux, avec l'hebdomadaire TelQuel, et affirme que la justice souffre toujours de son manque d'indépendance, ce qui était particulièrement manifeste dans son refus de reporter l'audience pendant l'absence de Ahmed Benchemsi, ainsi que dans l'extrême rapidité du procès (trois minutes). (...)

    Centre Marocain des Droits de l'Homme
    Jugement inéquitable
    Le CMDH condamne sévèrement ce jugement inéquitable (...et) demande à ce que les inculpés bénéficient d'un procès équitable qui leur garantisse leur droit à la défense. (...) (Le CMDH) invite les autorités concernées à repenser la nature de leur interaction avec le travail journalistique. (...)


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  • Affaire TelQuel
    A l'issue d'un procès en diffamation rocambolesque,
    Ahmed R. Benchemsi et Karim Boukhari ont été
    condamnés à deux mois de prison avec sursis chacun,
    plus une amende record de 1.050.000 DH.
    Leur avocat n'a même pas eu droit à la parole.


              


    On l'appelle Hlima

    Qui est Hlima Assali, la députée à laquelle la justice marocaine a accordé 1 million de dirhams de dommages-intérêts ? Ce qui lui tient lieu de biographie officielle est ainsi résumé dans les registres du Parlement : "Née en 1953, agricultrice, membre de la chambre des représentants, commission des secteurs productifs, groupe MP (Mouvement Populaire)". D'après des sources proches de l'intéressée, Hlima Assali, d'origine modeste, a épousé El Kaïdi Amahroq, membre d'une grande tribu de la région de Khénifra, au début des années 70. Peu de temps après, elle a eu des démêlés
    avec les services à cause de ses relations avec le général Hammou, un des putschistes de 1971. D'un niveau d'instruction très moyen (il n'est fait mention d'un diplôme nulle part, y compris le bac), elle aurait effectué un bref passage par la gendarmerie royale pour y occuper une fonction subalterne (standardiste, vraisemblablement). Très proche de deux des principaux leaders de la Haraka, Mohand Laenser et Mahjoubi Aherdane, elle est devenue parlementaire à l'occasion des élections législatives de 2002, où elle a été placée numéro 2 sur la "liste nationale" (celle des femmes) du MP. Une décision qui n'a pas été du goût de tous les cadres de la mouvance populaire. Ses adversaires, nombreux au sein même de la Haraka, certifient que son militantisme et son adhésion au parti datent de ces mêmes élections 2002 - contrairement à M. Laenser, qui lui prête une longue histoire de militantisme. Elle vit actuellement à Rabat.
    Concernant son lien avec le billet de Karim Boukhari (dont TelQuel maintient tout le contenu, forme et fond), la loi nous interdit de divulguer tout commentaire ou information susceptible d'interférer avec le procès d'appel en cours. à notre grand regret.

              


    Cheikha, une insulte ?

    TelQuel, a estimé la justice, a qualifié Hlima Assali de "cheikha" et, ce faisant, l'a diffamée. Admettons. Qu'est-ce que la diffamation ? Selon Ahmed Alami Machichi, ancien ministre de la Justice, homme de loi éminemment respecté et, ce qui ne gâche rien, président de l'Instance Nationale Indépendante de Déontologie de la Presse, "on appelle diffamation le fait d'imputer à un individu un fait, qu'il relève de l'infraction ou pas, qui soit réputé faux et qui soit de nature à porter atteinte à l'honneur dudit individu et à la considération qui lui est due". Autrement dit, le président du tribunal de première instance de Casablanca considère de manière générale que les cheikhate sont sans honneur, et qu'on ne leur doit aucune considération. Des monuments de l'art populaire comme L'Hajja l'Hamdaouia ou Cheikha l'Hammounia apprécieront. Quant à ceux qui douteraient de la valeur que nous accordons aux cheikhate et à leur art, nous les invitons à lire attentivement TelQuel, et notamment les articles intitulés "Destin d'une cheikha" (TelQuel n° 87) et "Hommage à Fatna Bent Lhoucine" (TelQuel n° 175).


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  • Billet.
    Secret d'une brune

    Par Karim Boukhari

    L'anecdote a déjà été rapportée dans le dernier TelQuel, mais elle mérite plus de détails... C'est l'histoire à dormir debout d'une ancienne cheikha, femme de chant et de plaisir(s), originaire du Moyen-Atlas. On l'appellera Asmaâ, pour éviter qu'elle ne crie à la diffamation. En 2002, donc, Asmaâ se présente aux élections législatives, les premières où le Maroc, via sa voix la plus autorisée, a décidé d'accorder un quota pour les femmes au Parlement. Une récompense archi-méritée pour la douce moitié de ce pays. Asmaâ fait partie de celles qui sont nées pour prouver, comme dit la chanson de la Franco-portugaise Lio, que "les brunes ne comptent pas pour des prunes". Elle franchit le pas et adhère à l'un des partis de la haraka, spécialement connu pour recruter dans le Moyen-Atlas. La suite tient du miracle. Asmaâ, à la formation rudimentaire et aux activités pas toujours orthodoxes, séduit les foules humbles de Khénifra et régions. Elle troque son caftan de cheikha pour la djellaba de députée. La voilà parlementaire. Pourquoi pas après tout, cheikha est un noble métier, même si certains y trouvent à redire. Et puis même, regardez un Ronald Reagan par exemple, il a bien été un piètre acteur de western (néanmoins très apprécié du défunt Hassan II, à ce qu'on dit) avant d'être bombardé président des états-Unis. Tout cela est de bon augure. Seulement voilà : Asmaâ, qui a gravi un échelon social, boude le Parlement. Elle n'y va plus que pour croiser d'éminents "amis" passés...ou pour se chamailler. Dans l'une de ses dernières crises existentielles, elle a hurlé à une autre députée, certainement jalouse du succès d'Asmaâ : "Vous, les gens de Sidi Kacem, vous en êtes encore à consommer le b'bouche (escargots), moi je préfère le méchoui, c'est une question de classe !". Asmaâ, on t'aime.


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