• TELQUEL EDITION 3 SEP 2006





    Affaire TelQuel
    A l'issue d'un procès en diffamation rocambolesque,
    Ahmed R. Benchemsi et Karim Boukhari ont été
    condamnés à deux mois de prison avec sursis chacun,
    plus une amende record de 1.050.000 DH.
    Leur avocat n'a même pas eu droit à la parole.


              


    On l'appelle Hlima

    Qui est Hlima Assali, la députée à laquelle la justice marocaine a accordé 1 million de dirhams de dommages-intérêts ? Ce qui lui tient lieu de biographie officielle est ainsi résumé dans les registres du Parlement : "Née en 1953, agricultrice, membre de la chambre des représentants, commission des secteurs productifs, groupe MP (Mouvement Populaire)". D'après des sources proches de l'intéressée, Hlima Assali, d'origine modeste, a épousé El Kaïdi Amahroq, membre d'une grande tribu de la région de Khénifra, au début des années 70. Peu de temps après, elle a eu des démêlés
    avec les services à cause de ses relations avec le général Hammou, un des putschistes de 1971. D'un niveau d'instruction très moyen (il n'est fait mention d'un diplôme nulle part, y compris le bac), elle aurait effectué un bref passage par la gendarmerie royale pour y occuper une fonction subalterne (standardiste, vraisemblablement). Très proche de deux des principaux leaders de la Haraka, Mohand Laenser et Mahjoubi Aherdane, elle est devenue parlementaire à l'occasion des élections législatives de 2002, où elle a été placée numéro 2 sur la "liste nationale" (celle des femmes) du MP. Une décision qui n'a pas été du goût de tous les cadres de la mouvance populaire. Ses adversaires, nombreux au sein même de la Haraka, certifient que son militantisme et son adhésion au parti datent de ces mêmes élections 2002 - contrairement à M. Laenser, qui lui prête une longue histoire de militantisme. Elle vit actuellement à Rabat.
    Concernant son lien avec le billet de Karim Boukhari (dont TelQuel maintient tout le contenu, forme et fond), la loi nous interdit de divulguer tout commentaire ou information susceptible d'interférer avec le procès d'appel en cours. à notre grand regret.

              


    Cheikha, une insulte ?

    TelQuel, a estimé la justice, a qualifié Hlima Assali de "cheikha" et, ce faisant, l'a diffamée. Admettons. Qu'est-ce que la diffamation ? Selon Ahmed Alami Machichi, ancien ministre de la Justice, homme de loi éminemment respecté et, ce qui ne gâche rien, président de l'Instance Nationale Indépendante de Déontologie de la Presse, "on appelle diffamation le fait d'imputer à un individu un fait, qu'il relève de l'infraction ou pas, qui soit réputé faux et qui soit de nature à porter atteinte à l'honneur dudit individu et à la considération qui lui est due". Autrement dit, le président du tribunal de première instance de Casablanca considère de manière générale que les cheikhate sont sans honneur, et qu'on ne leur doit aucune considération. Des monuments de l'art populaire comme L'Hajja l'Hamdaouia ou Cheikha l'Hammounia apprécieront. Quant à ceux qui douteraient de la valeur que nous accordons aux cheikhate et à leur art, nous les invitons à lire attentivement TelQuel, et notamment les articles intitulés "Destin d'une cheikha" (TelQuel n° 87) et "Hommage à Fatna Bent Lhoucine" (TelQuel n° 175).


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